Chaque année, Phekhon organise la deuxième plus grosse célébration chrétienne du Myanmar.
Il est presque 15 h 30 et la route poussiéreuse longeant le barrage de Moebye, à Phekhon, est impraticable en voiture. La foule des marcheurs est bien trop dense. Tous ces fidèles se rendent au pied de la statue de la Vierge Marie, en haut d’une colline qui domine la petite ville.
Il faut d’abord slalomer entre les vendeurs de bougies puis entre les étales du grand marché installé là pour l’occasion. La fête de la Vierge Marie de Phekhon, du 5 au 8 décembre, est la deuxième célébration chrétienne la plus importante du Myanmar.
Phekhon se situe au sud de l’État Shan et les Chrétiens y sont nombreux, tout comme dans l’État Kayah voisin. Le festival attire 20 000 personnes chaque soir et en tout, 100 000 fidèles chaque année. Les missionnaires italiens sont arrivés dans cette région à la fin du XIXe siècle. La fête de Phekhon existe depuis 40 ans environ.
Miracles
La statue immense de la Vierge est auréolée de guirlandes électriques. Les croyants évoquent des miracles financiers ou encore des guérisons inespérées. Même si la statue d’origine, beaucoup plus petite, a disparu dans les profondeurs du lac du barrage, le plus grand barrage hydroélectrique de tout le pays. Ce qui n’empêche pas la fréquence des coupures d’électricité, puisque celle-ci est majoritairement exportée.
La célébration dure jusqu’à la tombée de la nuit. Ensuite, les fidèles arpentent le marché, où se côtoient statues de la Vierge miniatures, T-shirt à l’effigie du pape ou encore échoppes vendant le vin de riz traditionnel. Un breuvage traître, car chaud et doucereux, qui, c’est sûr, ne provoquera aucun miracle.
Carole Oudot
T.I.B. (This is Burma) 